Inventaire (important) des raisons du touriste visuel
A mesure que les productions cinématographiques et télévisuelles ainsi que les modes de consommation ont évolué, la définition du ciné-tourisme a muté. Sue Beeton le définit comme « tourisme sur les lieux de tournage qui suit le succès d’un film fait ou situé dans une région particulière ». Mais d’autres chercheurs sur le sujet estiment cette définition trop simpliste car elle n’inclut pas les productions télévisuelles ni les autres activités liées au ciné-tourisme. C’est le Scottish Tourism Board qui en donne la définition la plus complète (source : « Ciné-tourisme - Du concept au fan, au coeur de l’expérience » par Alain A. Grenier - 2011) : « ensemble des activités liées à l’industrie du film (cinéma/télévision) auxquelles participe un touriste dans le cadre d’un voyage ».
De quelles activités s’agit-il alors ?
On peut diviser les pratiques du ciné-tourisme en deux grandes catégories :
• le ciné-tourisme « naturel » c’est-à-dire le fait de se rendre dans un lieu où on sait qu’un film a été tourné. Il y a peu ou pas de communication et de marketing autour de ces lieux. Mais surtout leur accès est totalement gratuit car il s’agit principalement de paysages (le lac de Côme, par exemple, qui sert de décors à de nombreux films comme Skyfall, Star Wars… ), de lieux publics (la librairie de William Thacker, personnage interprété par Hugh Grant dans Coup de foudre à Notting Hill sur Portobello Road à Londres) ou de lieux de culte (l’église San Barnaba à Venise qui a accueilli le tournage d’Indiana Jones et la dernière croisade).
• le ciné-tourisme « industriel » ou « organisé ». Ici il est question de communication et de marketing massif autour de lieux ayant accueilli un tournage ou bien des lieux dédiés à une production ou à l’univers du cinéma comme les parcs à thème (Universal Studio, Disneyland, Harry Potter WB Studio Tour à Londres, Orlando… ).
Il peut aussi s’agir de régions ou pays qui ont choisi de tirer profit d’un tournage ayant eu lieu sur leur territoire ou de professionnels du tourisme qui organisent des séjours ou des visites à thème comme à New-York où des tour opérateurs proposent des virées shopping à la Sex and The City (Sex and the City Hot Spot). Ce sont des lieux dont l’accès est payant et dont l’enjeu principal est purement mercantile.
Dans le cadre de certaines séries, principalement les sitcoms, il n’y a pas de lieux de tournage à proprement parler puisque tout est filmé en studio. Les spectateurs ont alors la possibilité d’assister aux enregistrements des séries encore en tournage.
On constate que ces activités se déploient sur un champ assez vaste et que le ciné-tourisme comprend
une grande variété d’expériences :
On notera que les activités liée au « Fandom » (contraction de « fan » et de « kingdom », expression qui désigne l’univers des fans) c’est-à-dire les conventions, les colloques spécialisés, les festivals de genres, les visites de cimetières de célébrités… sont des activités souvent pratiquées par des fans endurcis.