F.S : Dans Mississipi blues ,vous avez privilégié le fait de ne pas filmer des musiciens professionnels mais d’aller chercher des vrais gens.
B.T : oui, des gens qui n’enregistrent pas de disques mais pour montrer qu’ils sont à la base eux de cette musique
F.S : C’est assez impressionnant quelquefois avec les plans on se demande vraiment où ça va aller, c’est un film vraiment errant et puis on est longtemps dans une église
B.T : oui, nous aussi on se demandait la même chose, mais dans l’église nous sommes restés longtemps parce que je voulais traduire ce qu’on a éprouvé, on est dans une église pentecôtiste où on rentre, au début on a été profondément déçus, il y avait très peu de gens et il y avait l’air d’y avoir un orchestre et une chorale réduite au strict minimum. A la manière dont ils chantent on voit d’où vient James Brond ,dans Nobody knows, oui James Brond, Ray Charles, c’est ce qu’ils ont entendu quand ils étaient mômes
F.S : C’est ce qui vous a fait vous intéresser aux documentaires ? A en faire de plus en plus ou à chaque fois c’est une occasion de commande ?
B.T : Non, ce n’est jamais une commande, c’est toujours moi qui les ai initiés ,enfin non je les ai initiés la plupart du temps, De l’autre côté du périph’, Histoire d’une vie brisée ,il y a quand même eu l’intervention d’Eric Raoult, il a donné un petit coup de pouce puisque c’était pour réagir contre ce qu’il faisait que j’ai décidé de filmer et La guerre sans nom cela m’a été proposé par Eric Rotmann
F.S : Sur la guerre d’Algérie …
B.T : Sur les appelés de la guerre d’Algérie, sauf que au lieu de trouver un appelé qui soit témoin de chaque épisode j‘ai trouvé plus intéressant de filmer les appelés dans une même agglomération, un même bout de la France et de voir comment la guerre avait atteint disons Grenoble, et trois quatre petites agglomérations autour de Grenoble, comment ils avaient vécu ça, cette unité de lieu ça a été mon apport
F.S : C’est une façon pour vous de changer de sujet de film à chaque fois ou de vous replonger dans le réel ?
B.T : Les deux , c’est aussi une façon d’explorer, moi je fais des films pour apprendre, donc si je sens que je vais apprendre quelque chose, j’y vais, je me lance et puis je découvre, je découvre un monde que je ne connaissais pas, les appelés de la guerre d’Algérie je les ai vraiment découverts là en passant ces semaines à les filmer à les écouter
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